|
Pourquoi - premier livre d'Eloria M'Bassé
13/04/2015 12:26
Eloria M’Bassé, de son vrai nom N’zoumba, comme ma sœur biologique, a un grand rêve : se rendre au Congo-Brazzaville et pas à n’importe quel endroit du Congo, mais dans la région du Pool d’où viennent ses ancêtres, esclaves déportés aux Antilles. On l’aura compris, Eloria M’Bassé est une jeune auteure antillaise.
.
.
.
.
.
.
.
.
Lorsqu’elle me dédicace son livre dans ce restaurant de la zone piétonne à Nice, je lis dans son regard une force mais aussi une fragilité. On a qu’une seule envie : la protéger.
.
.
.
.
.
.
.
Elle est une personne authentique et cela transparaît dans ses écrits.
.
.
.
.
.
.
.
« Pourquoi », c’est le titre que l’auteure a choisi pour son premier livre paru aux éditions de l’Onde. On comprendra aussi en le lisant pourquoi ‘ce titre’.
.
.
.
.
.
.
.
C’est un récit écrit à la première personne, un témoignage raconté d’un trait. La langue est soignée, l’histoire émouvante.
.
.
.
.
.
.
Karen la narratrice, 14 ans, rencontre Pierre-Jean, 18 ans (comment ?) . Une histoire prend vite naissance. La mère de Karen a pressenti le coup, instinct maternel et féminine oblige (une grande histoire, tragique s’annonce). Elle éloigne sa fille (brillante) de la ville, l’envoyant chez l’oncle de celle-ci dans l’espoir qu’elle oublie Pierre-Jean ce loser de première classe.
.
.
.
.
.
.
Tant pis pour les adeptes du suspens, d’entrée de jeu, dès les premières lignes, le lecteur rentre dans l’intrigue.
L’histoire se passe aux Antilles. Pierre-Jean né d’une fille/mère de 16 ans, n’a connu son père qu’à l’âge de 10 ans, à cause de la mère de son père, sa grand-mère qui avait envoyé son fils en métropole pour l’éloigner de cette paternité précoce dont, lui-même n’a appris l’existence que dix ans plus tard.
.
.
.
.
.
.
.
Karen, la narratrice, aime Pierre-Jean d’un amour aveugle. Elle lui donne tout : voiture, argent… et même sa vie. Quant à Pierre-Jean, il manifeste son amour envers sa dulcinée d’une façon étrange et malsaine. La notion de l’amour est très présente au fil des pages. S’ensuit le service militaire en Guyane pour Pierre-Jean : une autre séparation pour les deux protagonistes.
.
.
.
.
.
.
.
De retour sur l’île, les amoureux se retrouvent mais, Pierre-Jean n’est plus le même. Il est différent et prend ses distances. Il finira par trahir Karen. Puis surviendra une succession de séparations et de retrouvailles-réconciliations, comme souvent dans toute relation passionnelle.
.
.
.
.
.
.
Karen fait preuve de beaucoup de patience mais aussi de naïveté, car il faut le dire, Pierre-Jean est son premier amour. Elle n’a connu que lui. (…)
Le couple va se marier. Il s’installera en métropole et aura deux enfants, malgré une fin tragique et libératrice pour la narratrice.
.
.
.
.
.
.
À la fin de ma lecture, je me dis que l’auteure a un avenir prometteur même si le récit laisse des zones d’ombre comme par exemple, le fait que le lecteur ne saura jamais les réelles causes de la mort de Djonny le fils de Maria.
| |