Écrivain, analyste sociopolitique, homme de média, président du Cercles des Écrivains et Artistes des Afriques… quelle mission avait Franck Cana, lui qui a déjà tant dans sa besace ? Me suis-je demandé. C’est en tournant la première page de son nouvel opus qui a pour titre « Mission accomplie » que j’ai compris.
Après une brève présentation, l’on rentre directement dans le vif du sujet de ce livre présenté sous forme d’un entretien. Quel sujet ? Le livre retrace l’histoire de l’Église évangélique. La naissance de la première Église évangélique de communauté noire à Paris. Originaire du Congo-RDC, Mathieu Kayeye apporte, non pas sans difficultés, dans les années 80 le réveil évangélique en France, où la foi catholique était dominante.
L’Église catholique tue la foi des croyants légers. Alors jeune et encore dans son pays d’origine, Mathieu Kayeye avait l’ambition démesurée de devenir prêtre. Il ira se confier – confesser à un abbé jaloux qui va le démotiver. Il ne remplissait pas les critères d’après monsieur l’abbé. Le jeune homme, de santé fragile rencontrera bien plus tard un ami qui le conduira sur le chemin de son salut, une Église évangélique où le pasteur le guérira miraculeusement par imposition des mains. C’est ainsi se fera sa rencontre avec Dieu. Il abandonne le catholicisme comme jadis l’Allemand Martin Luther, moine catholique au départ se séparera du catholicisme, qui cache la vérité de l’Évangile pure au peuple, pour créer le protestantisme, mouvement où les fidèles pouvaient vivre leur foi, vivre la vérité selon Dieu.
Mathieu Kayeye devient vite un chrétien fervent, puis plus tard, un pasteur puissant. Mathieu Kayeye sera donc à la tête d’une Église où des prodiges et des miracles s’opèrent. Je cite : « tous ceux qui sont venu avec un problème à l’église ont trouvé une solution », les aveugles ont vu, les boiteux ont marché, les stériles ont conçu, les chômeurs ont trouvé un emploi. Comme au Jack Pot, Mathieu Kayeye présente un Dieu « win-win » (gagnant-gagnant) à faire oublier le chemin de calvaire (les tribulations) que Christ lui-même avait traversé et dont il a fait la mise en garde dans les Évangiles de Jean chapitre 16 verset 33 et Jean 15 :20. L’église de Mathieu Kayeye à Kinshasa est puissante et riche en miracles, les fidèles, « on ne les compte plus », ils sont nombreux. Mais avec l’instabilité politique en RDC, Mathieu Keyeye a entendu la voix de Dieu qui lui donne son approbation pour quitter son pays, son appel était ailleurs, en Europe.
Autrefois, l’Européen est allé apporter la Bible à l’Africain pour le coloniser, ironie du sort, l’Africain, en la personne de Mathieu Kayeye ramène cette même Bible en Europe pour le réveil du vieux continent.
Très vite, Mathieu Kayeye installe son église à Paris – Porte de Lachapelle. Le succès est au rendez-vous, car il y a de nombreuses brebis perdues dans la jungle parisienne. L’Homme de dieu y prêche les promesses de Dieu, les miracles par la Parole…
À cause de la rébellion, des divisions, le noyau de l’église éclate. De cette séparation naitront de divers sous-groupes d’églises. Une multitude. Or la vie de disciple rime avec discipline. Il n’y a pas de réussite probante dans un projet quelconque sans la discipline, la rigueur.
Dieu donne ses promesses, ma question : qu’a fait l’homme pour les mériter ? À bon entendeur… l’homme de peu de foi, incrédule ne comprend pas les promesses, préférant se vautrer dans l’idolâtrie. Ce n’est pas de sa faute dira-t-on, depuis Ève, l’homme a hérité de la nature du pêché et souvent se complaît à cela, oubliant voir dans certains cas, ignorant que Jésus-Christ est entre-temps venu pour restaurer tout cela.